Bird by bird, Anne Lamott
Le livre d’Anne Lamott a bonne presse et c’est mérité. Stylistiquement, Anne Lamott n’a aucune preuve à faire. Le propos est clair, les conseils pertinents, mais, quand bien même je n’ai pu m’arracher à sa lecture que difficilement, je ne comprends pas l’engouement démesuré que semble avoir ce livre auprès de nos confrères d’outre-Atlantique.
Ok, c’est pas mal, mais c’est tellement narcissique que ma vieille aversion pour l’autofiction m’a plus d’une fois donné envie de jeter ce livre à l’autre bout de la pièce. Certes, Lamott parle d’écriture, mais elle en profite pour nous abreuver de passages nostalgiques et larmoyants. Je n’ai pas du tout trouvé le livre hilarant comme le promettent les citations de critiques sur la 4e de couv’. A vrai dire, je n’ai pas souri une seule fois mais il ne me semble pas que ce soit l’objectif d’un livre de ce genre.
J’ai beaucoup aimé, en revanche, le discours sur le premier jet, qui est incontestablement et unanimement le passage le plus pertinent du livre. Tous les gens qui citent ce bouquin citent l’enseignement sur le « shitty first draft » que tous les auteurs, même les plus géniaux, connaissent. Sauf que, franchement, QUEL auteur ne le mentionne pas? Stephen King dans Écriture le mentionne, Jane Yolen dans Take Joy le mentionne, même Scott Card, que je ne porte pourtant pas dans mon coeur, le mentionne. Aucun auteur sérieux ne va prétendre écrire des premiers jets géniaux.
A part ça, les conseils sur l’écriture ne sont pas révolutionnaires (qui n’a pas un carnet sur lui en permanence pour noter les idées qui surgissent ?), il y a une certaine approche de la vie qui m’a déplu (notamment tout le passage sur la jalousie envers les autres auteurs… apprenez à vous aimer, les amis!) et aussi une certaine vision de l’écriture que je ne comprends pas (une obsession malsaine pour la publication et une approche pas du tout pragmatique des problèmes d’écriture).
Dans l’ensemble, la lecture de ce livre est agréable mais si je ne dois vous conseiller qu’un livre sur l’écriture, ce ne sera pas celui-là.
19 octobre 2007 à 12:06 |
[…] Lamott, dans Bird by Bird insiste fortement sur le fait que le premier jet est toujours merdique et qu’il faut se […]